samedi 13 avril 2013

Evariste 4.0

Aujourd'hui, Evariste a quatre mois. Ça mérite donc quelques photos:









("je suis un peu fatigue mais ça va passer,
surtout si je ferme pas les yeux.")

mardi 9 avril 2013

Le mystère du téléphone.

Dans toutes les stations de metro Montrealaise, sur les quais, se trouve au moins un téléphone publique.
Jusqu'ici rien de bien excitant, niveau mobilier urbain.

Sauf que souvent, on assiste à un étrange manège: un passant s’arrête devant le téléphone, le fixe, décroche, raccroche, puis passe son chemin.
Étrange, comme action. 
On a essayé moutons que nous sommes pour voir si ça nous faisait un truc, comme une décharge d’adrénaline/ une avalanche de pièces de monnaie/ si ça nous faisait passer dans une autre dimension/ devenir plus intelligent, mais rien.
C'est devenu un objet intriguant, avec une sorte de fascination incompréhensible pour ce public d’initiés. 

un téléphone lambda, station Georges Vanier



Et un jour, au détour d'une conversation avec d'autres pauvres hères, on a enfin su. Si les usagers du métro sont tant intéressés par les téléphones publiques, c'est qu'en décrochant, ils affichent l'heure et la date.
C'est tout.

Dire qu'on a été super déçu que ce ne soit que cela relève de l’euphémisme. Ils n'ont vraiment aucune fantaisie.

Parfois, en passant, il y en a un qui sonne, et évidemment à ce moment là, personne ne répond. ça doit etre une sorte de code, genre signaux de fumée mais du XXème siècle.

Comme tout ceci n'est ni absurde ni surréaliste, une petite citation tirée de La Cantatrice chauve de Ionesco permettra d'en mettre un peu dans votre journée:

"L’expérience nous apprend que lorsqu'on entend sonner à la porte, c'est qu'il n'y a jamais personne" (d’où le fait que les québecois ne répondent pas aux téléphones qui sonnent)

dimanche 7 avril 2013

L'anniversaire de Grolwenn.

Aujourd'hui, 7 avril 2013, c'est la dix-septième fois que Nolwenn fête son anniversaire. Ça se fête! (comme chaque fois, d'ailleurs)

Evariste a donc été mis à contribution:

jeudi 4 avril 2013

Costco.

Dans le monde merveilleux du Canada, y'a Costco.
Qu'est-ce donc?

C'est un magasin ou si tu as envie d'ouvrir une succursale de bains douches, tu es au bon endroit. Le seul magasin où tu peux acheter du gel douche et du shampooing en format de 1,18l, pour la taille la plus petite (entre autre).

si t'as pas assez de 1,18l d'après-shampooing,
t'as un flacon de 340ml de secours. OUF!

Costco, quand t'as pas de voiture, c'est comme l'antichambre de l'enfer. Tu achètes 2 articles, et tu souffres le martyr pour les ramener en transports jusqu’à chez toi tellement c'est lourd/encombrant.

Les familles composées/recomposées/décomposées de plus de 30 individus sont surement le cœur de cible de cette chaine de magasins. 

Le principe est simple: acheter en grand format toutes sortes de produits de consommation courants, et les payer un prix à l’unité absolument imbattable.

Par exemple, 1,18l de shampooing au prix d'une bouteille et demi de 340ml -format régulier canadien, déjà considéré comme la master taille par les français- (oui, je connais exactement la contenance de ma bouteille de shampooing. Il y a des choses absolument inutiles que mon cerveau ne peut s’empêcher de retenir, à mon grand désespoir).




taille la plus petite

C'est une sorte de Métro mais pour les particuliers. Politiquement parlant, Costco se positionne comme l'"anti-Walmart". Walmart, chaine de magasin de grande distribution semblable à Carrefour en Amérique du Nord, est régulièrement épinglée pour ses conditions de travail déplorables et ses salaires à la limite basse de l’indécence.

Chez Costco, les salariés sont traités avec respect, et très peu sont payés au minimum salarial. Je vais pas non plus leur faire de la pub, c'est pas le but, mais louer une entreprise pour son humanité n'a jamais fait de mal à personne.

En plus, on peut acheter des pepites de chocolat par paquet de 1,8 ou 2,5 kg pour faire des fondants au chocolat (et des eclairs au chocolat, des coulants, des cookies, de la mousse au chocolat,...)



Donc Costco, c'est chic (et t'as du dentifrice pour 2 ans)



et, s'il y a une pénurie de dentifrice,
tu as des chewing-gums pour toute l’armée chinoise

Un coffre de voiture au retour de Costco:



mardi 2 avril 2013

Le voyage de la loose.

Le 11 mars dernier, Evariste-le-nain et moi-même avons entrepris le voyage de l’extrême.
Ce qui ne devait au départ être qu'un petit voyage vite fait bien fait s'est rapidement transformé en film à suspense digne du "jour le plus long" version aéroportuaire.

Tout avait -à peu près- bien commencé.
Passeport d'E ok, billets pris sur le site de KLM parce qu'Air France beuggait sur les prix que je voulais, billets débités 2 fois sur ma carte de crédit (pour que je sois bien sure de les avoir payés, on sait jamais), achetage des trucs hyper importants à ramener (genre sirop d’érable, oatmeal pomme cannelle, bagels, cookies sans gluten...), et faisage de valises.

Mon vol était à 20h55, arrivée à Paris 8h30 heure locale, correspondance à 10h25 pour Lyon, arrivée 11h35 à Lyon Saint Exupery (LYS). Ok, ça c'est bon. Au départ, valises chargées, et on monte dans l'avion (Boingboing747-400, cool).
Le commandant de bord, histoire de meubler l'attente avant le décollage, nous dit que la température à destination (Paris) est de -1 degrés, et qu'il neige. Héhé, il neige à Paris, trop rigolo!
Ça me donne le sourire naïve que je suis, et c'est parti.
Comme c'est un overnight flight, c'est la nuit (Aline= traductrice automatique). Evariste-le-nain, en tant que personne de poids inférieur à 10kg et de taille inférieure à 70cm, a droit à un couffin, en plus de ne payer que 10% du prix du billet. 
Ces enfants, c'est dingue tous les avantages qu'ils ont. Payer 100$ pour faire YUL-->LYS et en plus avoir un lit? Même en classe "la première" (et non "première classe", ça fait trop SNCF sinon) ils ont pas ces avantages (en tout cas pas à ce prix là).



version endormie




version éveillée




Donc boire, manger, dormir, boire, remanger, et 6h35 sont passées. En fait pour la partie "dormir", pour moi ça a plutôt été "somnoler vaguement", car les deux enfants en provenance du Brésil derrière moi en avait décidé autrement. Genre 3 et 5 ans, passant leur temps à pleurer et taper dans le siege. Faire lécher un somnifère à son gosse avant de prendre l'avion devrait etre obligatoire. Saloperie de merdeux

Arrivée à Paris, il y a de la neige par terre et aussi qui tombe, mais comme ma place dans l'avion est au centre, je percute pas vraiment. On met 40mn pour se garer au lieu des 20 normales à cause de la neige, mais à aucun moment je me dis que peut-être, surement même, mon avion va être annulé. C'est pas 3 cm qui vont faire la loi non?

Et ben si. Et qui vont même faire la loi du chaos. Je passe en marchant devant les écrans affichant les 400 correspondances possibles, et là... c'est le drame. Mon avion, celui de 10h25 pour Lyon, a un espèce de mot minable tout rouge à sa droite: "annulé". 
Comment ça "annulé"?! C'est completement nul comme blague. Un peu au ralenti, comme lorsqu'on se fait ecraser par un RER bondé un lundi soir, je vois la scène: devant moi, un comptoir Air France, avec une queue deja relativement importante. Derrière moi, 12 000 passagers qui sortent de mon avion (au moins), et qui vont eux aussi, pour la plupart, chercher à avoir une autre place sur un autre vol. 
Ni une ni deux je me précipite à corps perdu dans la file, sans penser que je pourrais la jouer super gonflée et passer par la file "Sky priority" (j'ai souvent des hésitations complètement stupides concernant mon nouveau statut de Personne-avec-un-enfant-qui-vous-passe-systématiquement-devant-pas-la-peine-de-protester-c'est-comme-ca.)

Finalement au bout de 10mn de queue et deux messieurs fort aimables m'intimant de passer devant, je grille tout le monde en regardant le bout de mes Converses. 
Madame l’hôtesse de l'air me propose une place pour le vol de...16h. Ha. Il est 9h30, l'embarquement est à 15h30, ce qui me laisse... 6h pour traverser l’aéroport, manger des macarons au stand Ladurée, me geler les parties intimes dans le terminal 2E, piocher allègrement dans les piles de journaux à disposition avec "le Monde", "le Figaro", "Libération", "Le Canard Enchaine" et "L’Équipe" (que je n'ai pas pris, savoir que machin truc a gagné 36-0 au tournoi de golf de Trifouillis-les-oies ne m’intéresse guère ceci dit sans snobisme), avoir envie de me suicider, regarder les aiguilles de l'horloge pendant une heure et demi, regarder les mêmes informations tourner en boucle sur Euronews sans le son, manger grâce au ticket me donnant droit à un repas offert par Air France, regarder dans le vide, être fatiguée, et enfin passer devant tout le monde pour aller m'assoir dans l'avion.
Dire que ça a été super long relève de l’euphémisme.
Une fois dans l'avion, on est pas parti.
A 16h10, le commandant de bord a indiqué qu'on attendait la vingtaine de passagers qui était enregistré sur ce vol et qui était en correspondance dans l'aéroport ("heu pardon? ça fait une journée que vous êtes dans l'aéroport à vous ennuyer et vous réussissez à être en retard? vous avez envie de vous faire lyncher ou quoi?").
Une heure après environ, une deuxieme annonce a été faite indiquant qu'on attendait que les bagages soient finis de charger.
20 minutes plus tard, toujours des questions de bagages qui n'avaient finalement pas encore commencé à être chargés, plus le fait qu'on n'avait plus l'autorisation de décoller avant 17h50.
Puis, très longtemps après (la perte de la notion du temps indique soit que: 1) je me drogue, 2) je suis dans la lune, 3) je suis un peu trop fatiguée) plus possible de décoller car pas de bagages et pas de fenêtre de décollage; plus un temps de pire en pire, plus pas de Push-back (engin motorisé servant à faire reculer l'avion de son aire de stationnement pour ensuite pouvoir rouler jusqu'à la piste de decollage).
Puis le même genre d'annonce jusqu'à 20h, où subitement on nous a annoncé qu'on pouvait décoller à 8h20, en passant par le stand décongélation de l'avion au préalable.
Et là, subitement, tout le monde a eu un énorme sourire sur le visage et une vague de soulagement a flotté dans l'habitacle. 
Même le ressortissant américain installé derrière moi, qui depuis 2h environ parlait à la terre entière dans son téléphone en disant qu'il avait jamais vu ça et que c’était vraiment honteux, était content. Un peu comme si c’était Noël en mars.

S'en est suivi un décollage-atterrissage (Paris-Lyon c'est rapide en avion), où on a appris que finlement on était parti sans les bagages, et qu'il nous fallait donc aller faire la queue au comptoir bagages à notre arrivée pour donner une adresse de livraison.

A 22h au lieu de 11h35, j'ai donc finalement rejoint Papamaman, qui, pour le premier a du prendre un jour de congé entier pour venir nous chercher (pas du tout cool), et pour la seconde était en reunion sur la route et a donc pu venir nous attendre le soir (cool!). 

OUF. D'autant plus qu'E. n'avait plus de couches propres, ce qui aurait pu s’avérer hautement problématique en cas d'annulation de vol.

Bien qu'AF nous ait dit que les bagages seraient livrés le lendemain après-midi ou au pire la matinée suivante, ils sont arrivés l'un le samedi matin (+4 jours), et le second le mardi d’après (+1 semaine). Une palme de la mauvaise gestion peut aisément leur être décerné.

Des fois, je me dis que je suis quand meme bien détendue (enfin c'est ce que me persuade pour avoir l'impression que je suis trop une fille cool), parce que d'autres auraient pété les plombs.
En même temps, péter les plombs ne m'aurait pas fait prendre l'avion plus rapidement. Et comme j'allais chez Papamaman, de toute façon, rien ne pouvait me mettre de mauvaise humeur :-)