vendredi 19 juillet 2013

Aline apprend le québecois.

Monsieur A, en contact avec des québecois depuis aout dernier de manière intensive, est à un stade bien plus avancé d'intégration de la langue québecoise.
J'ai bien eu quelques aperçus au CHU(M) lors de la naissance d'Evariste-le-nain, avec notamment un "bonjour!" super enthousiaste de la part d'une médecin qui partait de la chambre. Devant mon air un peu étonné, Monsieur A. m'avait alors expliqué que "bonjour", signifiant "bonne journée" était aussi utilisé ici comme "aurevoir". Grâce à cela, les autres fois où je l'ai entendu par la suite, cela ne m'a pas -trop- choqué.

Il y a aussi tout le vocabulaire parental, avec bassinette, débarbouillettes, nombri (oui, en fait le "l" est muet, comme dans "outil". on a vérifié auprès de l'académie française), boires, carosse, livres, pieds, pouces, oz, bouteilles, préparation commerciale, collation, et j'en passe.
Personnellement j'aime bien "débarbouillette", les autres je me suis adaptée (selon à qui je parle, bien sûr), mais niveau poids et taille, je suis toujours pas au point.

le dernier mot, qui fut une révélation, se révèle tout à fait idiot. 
Pour donner un peu de contexte: il y a un épisode caniculaire depuis samedi ( 5 jours), avec des températures ressenties de 28 à 34 la nuit, et jusqu'à 43 comme cet après-midi. C'est hyper humide, donc poisseux, donc affreux. 
c'est d'ailleurs pas du tout ma saison préférée, j'ai hâte de retrouver l'hiver, les 10 000 couches de vêtements, et les cils qui gèlent. je préfère.

Donc après travailler, regarder mes emails (courriels), regarder Facebook, parler à Evariste de tout et rien (faut bien commencer à élargir sa culture générale, sinon il va pas s'en sortir, le pauvre), mon passe-temps est de regarder l'application météo de TheWeatherNetworks.

Aujourd'hui, il y avait, outre l'alerte canicule, une alerte "veille d'orages violents" (et effectivement, c'est pas du pipi de chat les orages ici). 
J'ai déjà vu ça eux ou trois fois, mais à chaque fois j'avais un peu de mal à comprendre: ils parlaient de la veille, donc ça devrait arriver le lendemain, mais ça arrivait le soir. 
J'en étais donc venu à me demander si on pouvait parler de la veille de l'après-midi quand on est le matin, ou la vieille du soir quand on était l'après-midi. 
Après tout, c'est du québecois.

 Ce matin, après avoir amélioré mon temps de 3mn par rapport à hier en Bixi pour venir au bureau (pour l'anecdote au passage), j'ai regardé la météo -pour la seulement 3ème fois de la journée-. il y avait encore cette formulation étrange, mais avec un idéogramme de nuage avec des éclairs pour ce soir. 
Je me suis donc levée, ai parcouru environ 2 pas, et suis allée demander à mon collègue et voisin de cubicule ce que ça voulait dire. 
Et là, révélation: en fait, ça veut pas dire la veille d'un jour, ça veut dire "vigilance". Haaaaaaaaaaaaaaaaaaa mais d'accord! Évidemment quand on le dit ça parait é-vi-dent, je comprends même pas pourquoi ça ne m'a pas traversé l'esprit (trop simple, peut être?).    

Donc vigilance de gros orages. 
Ok.
Donc je ferai pas de Bixi (velib) pour rentrer, je vais être obligée de partager les odeurs corporelles de mes semblables (bouark) dans le bus, ou le métro. je choisis le bus, parce qu'il arrive juste à l'angle de la garderie du nain, et que je suis une grosse flemmarde n'aime pas marcher.

En sortant du bureau, il pleut un peu. l'air est irrespirable, j'ai l'impression d'avoir de l'asthme tellement c'est poisseux (argh argh). 
Je m'abrite dans une cabine téléphonique en attendant le bus (en retard), en me disant que vraiment, se changer en superhéros dans ce genre de truc, ça fait un peu exhibitionniste. 
Ensuite dans le bus, on voit de moins en moins, y'a les 3 enfants les plus moches du monde à coté de moi (mais ils sont tout gentils. Ce doit être les descendants d’éléphant man et de Fifi Brindacier). 

Il pleut de plus en plus, jusqu’à ce que ça fasse des cascades qui coulent sur les cote du bus, et que les gens qui montent (surtout le public féminin à vrai dire), poussent des petit "hiiii!". Booooooooooonnnnn.

Finalement on y voit pas à un mètre, ça fait du brouillard de pluie, il y a de torrents a la place de la route, et pas de chance, y'a aussi mon arrêt. 
35m à faire, ça va aller, je vais juste etre un peu mouillée. 
Que nenni! je cours comme si j’étais pourchassée par des zombies voulant s'attaquer à mon cerveau, et l'eau m'arrive jusqu’à mi-mollets par endroit (et ça me donne l'impression de courir dans la mer, limite je me jetterai a plat ventre devant la station Bixi). 
14 secondes plus tard (oui, je cours le 35m en 14 secondes en chaussures de ville et en conditions extrêmes), je suis dans l’entrée de l'immeuble, et là, je réalise que je suis pas passée sous un arroseur automatique, non, je suis tombée dans une piscine. 
Exactement comme à saint Mamans quand des abrutis cousins se disent qu'il serait marrant de jeter tout le monde à l'eau: fringues collées à la peau, cheveux qui gouttent tellement que ça fait presque une pluie, chaussures qui font "skrouitch". 

Et là, tout à coup, pas d'hésitation. au lieu de râler comme toute rabat-joie personne qui se respecte, je souris en me disant que c’était trop cool comme expérience.

Ensuite enlever mes chaussures à l'entrée de la garderie a pas été super facile, le cuir n'est pas un matériau hyper souple une fois mouillé. 
Mais qu'importe, on m'a prêté une serviette, et 10mn après, mouillée mais plus dégoulinante et avec le nain sous le bras, je suis ressortie, sous une chaleur tropicale, attendre le bus au soleil. Au moins, j'ai pas eu trop chaud.

Bref, toutes ces digressions pour dire que j'apprends des nouveaux mots et qu'il fait trop chaud.

La météo canadienne




 

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